J’ai peur de ne pas aimer bébé ?

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Peut-on ne pas aimer bébé ? Et si moi je n’aimais pas le mien ?

En général quand une personne ose formuler cette crainte on la rassure rapidement d’un « mais non, ne t’en fais pas. Tu l’aimeras forcément, c’est ton bébé. ».

Ce genre de remarque qui me fais toujours sourire d’une part parce qu’elle montre que finalement on ne sait pas vraiment quoi répondre et d’autre part parce qu’effectivement les gens partent forcément du principe que nous n’avons pas d’autres options que d’aimer ses enfants.

La peur de ne pas aimer son enfant est une peur à part entière, différente de celle d’avoir peur de celle de redouter l’arrivée de bébé je pense.

Tout cela, non pas pour faire paniquer les parents qui se poserait cette question mais plutôt pour leur dire qu’aucune crainte n’est illégitime et ne mérite pas d’être prise un minimum au sérieux.

Alors voilà, encore une fois je ne suis pas une professionnelle de santé ou de la petite enfance mais je me suis demandée si l’on pouvait et pourquoi avoir peur de ne pas aimer bébé ?

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La peur de ne pas aimer bébé, c’est quoi ?

On nous dit si souvent que la simple vue de notre enfant suffira à faire naitre en nous un amour démesuré et inconditionnel. On nous parle de cet instinct parental inné. On nous rassure en nous disant que la grossesse est un moment unique et merveilleux où l’amour entre la mère et l’enfant commence déjà à se tisser.

Oui mais et si ?

Je dit « on » mais je dois être honnête et vous précisez que, bien que cela ne m’empêche pas d’être à l’écoute de ce type de questionnement, je n’ai j’aimais connu cette crainte là personnellement.

Il arrive pourtant que la grossesse ne soit pas idyllique 

Et si la grossesse n’était pas idyllique ? Si l’on aimait pas le sentir bouger ou votre son ventre s’arrondir ? Si l’on ne ressentait pas cet amour incommensurable à la naissance ?

En y réfléchissant je pense que l’on peut redouter différentes choses comme :

  • la peur de ne pas aimer bébé 
  • la peur que bébé ne nous aime pas
  • la peur de ne pas aimer autant bébé que son ainé 
  • la peur de ne pas aimer suffisamment ou pas immédiatement 

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La peur de ne pas aimer bébé : une peur légitime et justifiée ?

Cette peur est à mon sens parfaitement légitime et n’a rien d’irrationnelle. D’une part parce que l’arrivée d’un enfant chamboule quand même énormément de choses. D’autres part parce qu’être parent n’a rien d’inné, que nous n’avons aucune obligation de le devenir (encore une fois) et qu’il ne faut pas non plus faire d’un tabou les rares cas où l’on aime pas bébé.

Il arrive aussi que le lien entre le bébé et ses parents mette du temps à se tisser. Cela concernerait 10% à 15% des jeunes mamans d’après le Dr Laurence Carlier. Une situation liée aussi parfois à une dépression post-partum. En plus de la déception, la culpabilité de ne pas avoir aimé son enfant au premier regard est également présente.

Ceci étant avoir peur de ne pas aimer bébé ne veut pas dire que l’on aimera pas bébé. Il est même probable que le seul fait de s’en inquiéter témoigne en réalité de l’affection qu’on lui porte déjà. Elle me semble plus révélateur d’une peur de ne pas être à la hauteur et est finalement dans le fond plutôt rassurante. 

Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il ne faut pas la prendre au sérieux.

Personnellement je crois que cette peur de ne pas aimer son enfant, bien qu’un peu tabou, est en réalité assez banale et probablement plus répandue qu’on ne le pense. Peut-être même est-ce un cheminement normal dans notre quête de bien faire et de devenir un bon parent justement ?

Un peu finalement comme la peur de ne pas savoir faire ou de mal faire ?

Comme souvent il est important de le verbaliser. Inutile de garder ses angoisses pour soi et de les laisser grandir. Pourquoi ne pas en discuter avec un professionnel ? 

De l’autre côté, je pense qu’il faut aussi savoir être à l’écoute de ce questionnement et ne pas l’éluder en expliquant que tous les parents aiment forcément leurs enfants. 

J’avoue, n’étant pas médecin, ne pas avoir véritablement de solutions précises à apporter. Le plus important me semble de ne pas le garder pour soi. L’idée de cet article est aussi de dire que OUI on peut légitimement avoir cette crainte, que l’on n’est pas un cas isolé pour autant et qu’aucun sentiment de honte ne doit s’en dégager.

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Aucune crainte ne mérite d’être ignorée, au contraire. Même si celle-ci me semble dans le fond plutôt rassurante, elle ne doit pas pour autant être balayée d’un revers de main.

peur de ne pas aimer bebe
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6 Commentaires

  1. 22 octobre 2019 / 10 h 16 min

    Je suis bien d’accord avec toi Julie.
    Aucune crainte, aucun doute ne devrait être banalisé et/ou vite chassé d’un revers de la main.
    Cette question est tout à fait légitime.
    Merci à toi pour tes mots apaisants.

    • Julie Olk
      Auteur / autrice
      22 octobre 2019 / 14 h 23 min

      Merci à toi pour ton commentaire toujours aussi sympa ! 🙂

  2. 22 octobre 2019 / 10 h 53 min

    Je me souviens avant ma première grossesse, et même encore un peu pendant, je n’arrivais pas à imaginer que je pourrais aimer plus mon bébé que… mon chat. Véridique. Jamais je n’aurai osé le dire à qui que ce soit, et c’est sans doute un peu bête !
    Évidemment je trouve ça ridicule maintenant, et je dois reconnaitre que notre pauvre chat reçoit beaucoup moins de caresses depuis – mais les enfants commencent à prendre le relai, avec, certes, un peu moins de douceur :-p. Comme tu dis, il ne faut pas avoir honte de ses craintes, je pense que tout le monde en a et c’est bien normal !

    • Julie Olk
      Auteur / autrice
      22 octobre 2019 / 14 h 26 min

      voilà un témoignage édifiant!^^
      Et pourtant dans le fond cette peur là n’a rien d’idiote non plus 😉

  3. 8 mars 2020 / 16 h 55 min

    Je pense que toutes les mamans se sont posé cette question.
    Cela fait tellement parti du processus de lâcher prise, du retour à l’instinct mais effectivement, il est bon d’en parler et de ne pas garder ses peurs pour soi.

    • Julie Olk
      Auteur / autrice
      21 avril 2020 / 10 h 19 min

      Merci Cécile 🙂
      Oui c’est toujours mieux de s’exprimer et partager ses craintes.

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