Ras le bol des hormones : j’arrête la pilule ! C’était il y a 5 ans.
Après un parcours du combattant qui aurait pu être démotivant j’ai enfin osé arrêter la pilule il y a 6 ans. Pleine de détermination (et ce n’est pas peu dire car il faut beaucoup sur ce terrain) j’ai choisi d’arrêter la pilule il y a 6 ans. Embolie pulmonaire, absence de règle, libido en berne, prise de poids et j’en passe… J’ai décidément tout vécu avec cette pilule débutée pour «raison de santé» à l’âge de 12 ans.
Il y a 6 ans encore le fonctionnement de mon propre corps m’était totalement inconnu. Pourquoi ne pas avoir tenté l’aventure plus tôt ? Pourquoi avoir enduré tant de désagrément ?
La contraception hormonale qui a d’ailleurs tant fait pour la libération des femmes il faut bien le dire m’a toujours été présentée comme une évidence et un incontournable tant par mon entourage que par les médecins qui me suivaient.
Pas facile non plus d’être accompagné dans ce choix… Les médecins me l’ont déconseillé m’expliquant qu’il fallait bien une contraception et qu’en dehors du préservatif aucune solution pertinente n’existait à leurs connaissances.
Pourtant, il y a 6 ans, j’ai fait le choix de dire adieu à la contraception hormonale, et aujourd’hui, je veux partager avec vous mon bilan. J’ai creuser le sujet en dehors des sentiers battus, lus des études et avis et même si la solution trouvée ne semblait pas idéale à mes médecins je me suis lancée.
6 ans après… Je vais bien ! Alors, peut-on réellement vivre sa sexualité librement et sereinement sans avoir recours à une méthode hormonale ? Voici mon expérience et les raisons qui font que je ne regrette pas mon choix.
Article lié : Ma contraception au naturel : marre des hormones, j’arrête la pilule ! 1/2
Mes attentes en arrêtant une contraception hormonale
Pourquoi j’ai décidé d’arrêter la pilule ?
Consciente de tout ce que la pilule a pu apporter aux femmes dans leur liberté à disposer de leur corps, je n’ai néanmoins pu que constater qu’elle ne me convenait pas tant pour des raisons de santé que pour des raisons de choix puisque je souhaitais aussi quelque chose de plus naturel.
Je m’explique, quand j’ai décidé d’abandonner la pilule, je nourrissais plusieurs attentes. D’abord, je souhaitais opter pour une méthode avec laquelle la confiance ne soit pas rompue et il faut dire qu’avec les méthodes hormonales (pilule, anneau, etc.) la confiance s’était érodée après avoir vécu une embolie pulmonaire et des phlébites.
De plus, n’ayant jamais rien connu d’autres depuis mes 12 ans, j’avais aussi à coeur de comprendre comment mon corps fonctionnait naturellement, sans l’influence des hormones synthétiques. A quoi ressemble un cycle, un vrai (pas un où les hormones envoient des signaux à ton cerveau lui laissant penser que tu es déjà enceinte) ? Ma libido serait-elle la même ? Et ma peau, mon poids, mon appétit, mon moral, mon corps… et même mes douleurs de règles ?
Dernier point du constat, qui se jouait davantage à un niveau étique & environnementale cette fois je dois le reconnaitre mais également à un niveau pratique.
Pour toutes ces raisons, j’ai dû accepter l’idée que même après de nombreuses années à essayer une méthode hormonale n’était pas faite pour moi. J’ai d’ailleurs détaillé l’ensemble de mes motivations dans un article intitulé Ma contraception naturelle : marre des hormones, j’arrête la pilule !
Le constat pourrait s’arrêter là puisqu’après tout il est assez normal qu’il n’y ai pas de méthode universelle. Ce qui m’étonne en revanche, c’est la difficulté de trouver des alternatives qui nous enferme très vite dans une proposition unique de suivi de cette fertilité au travers d’une contraception hormonale.
Comment j’ai décidé d’arrêter la pilule ?
Décider d’arrêter pour de bonnes raisons est une chose, savoir comment le faire en est une autre.
Si j’avais commencé la pilule pour raisons de santé il est évident que par la suite je l’ai gardée par nécessité d’opter pour une méthode contraceptive.
Si je voulais arrêter la pilule je ne souhaitais pas pour autant tomber enceinte. J’ai donc rechercher une alternative est opté pour une méthode naturelle de suivi de ma fertilité via un moniteur de cycles.
J’ai également beaucoup parler de ce choix dans un article intitulé ma contraception naturelle : méthode de contraception sans hormones ! Je dois avouer avec le recul que ce titre n’est pas tout à fait exact puisqu’une méthode contraceptive empêche une grossesse alors que mon moniteur m’accompagne temps dans mon souhait de ne pas avoir d’enfants que dans celui d’en avoir. Il me laisse le choix et m’accompagne ainsi dans chaque étape de ma vie. Ceci étant l’idée est là : une méthode naturelle qui m’aide à ne pas tomber enceinte si ça n’est pas ce que je souhaite.
Article lié : Ma contraception naturelle : ma méthode de contraception sans hormones 2/2
5 ans après : les raisons qui font que je ne regrette pas d’avoir opté pour une méthode sans hormones
Les raisons qui font que je ne regrette pas d’avoir arrêté !
Raisons pratiques et de principe
- Pas de contrainte quotidienne : La régularité n’était pas mon point fort, et prendre la pilule chaque jour était devenu une source de stress inutile. Aujourd’hui mon moniteur me sert de réveil donc je prends ma température et c’est fini je n’ai plus à y penser ni à programmer de réveil dédié ! Quelle liberté !
- Partage de la responsabilité : Je trouvais injuste que la charge mentale contraceptive pèse principalement sur les femmes. Je voulais un partage équitable de cette responsabilité. Désormais si je suis fertile, je peux prévenir mon partenaire et choisir d’utiliser une méthode barrière. A l’inverse si je ne le suis pas, pas de prise de tête.
- Comprendre mon corps : Mon corps n’ingère plus d’hormones synthétiques et fonctionne naturellement ce qui me permet de découvrir son fonctionnement naturel. J’ai de vrais cycles et je comprends mieux mon corps et construis avec lui une relation de confiance et de respect.
Raisons de santé
- Avoir des cycles et des règles : Je ne me sens plus déconnectée de mon corps de femme.
- Pas d’effet secondaire : La pilule est un médicament, et comme tout médicament, elle comporte des risques et effets secondaires dont je n’ai plus à m’inquiéter.
- Castration chimique : La contraception hormonale diminue le taux de testostérone chez les femmes ce qui affecte la libido. Arrêter la pilule m’a permis de retrouver une vraie libido !
Raisons environnementales
- Pollution des eaux : Les méthodes hormonales se retrouvent dans les eaux usées et polluent l’environnement, contribuant à la féminisation des poissons et aux pubertés précoces chez les jeunes filles. L’air de rien ne plus utilisée de méthode hormonale me permet de faire un petit geste de plus pour l’environnement.
Les changements depuis que j’ai arrêté la pilule
Cela fait maintenant plus de cinq ans que j’ai arrêté la pilule, et je constate des changements significatifs. Ils se manifestent à trois niveaux : physique, émotionnel, et dans ma vie sexuelle.
Côté corps
J’ai retrouvé mes règles, découvrant ce que signifie réellement avoir des menstruations. Je ressens mon corps évoluer au fil de mon cycle, une expérience que j’apprécie pleinement. J’ai également perdu du poids. J’ai moins de douleurs pendant mes règles même si elle n’ont pas disparues et fluctuent selon mes cycles.
Côté moral
J’ai gagné en énergie, parfois même à l’excès. Mes émotions semblent plus intenses, positives comme négatives.
Côté sexe
L’un des aspects les plus marquants de cette transition a été l’augmentation significative de ma libido. La pilule avait émoussé mon désir, et je suis en colère de ne pas avoir été informée plus tôt de cette possible conséquence. Si je n’avais pas fait moi même des recherches je ne l’aurais pas su. Cette redécouverte de ma sexualité m’a clairement conforté dans ma décision.
Article lié : Mes idées de cadeaux de Noël originales, calmes et intemporelles pour prendre soin de soi !
Pour finir je dirais qu’il est essentiel que chacune puisse choisir librement sa méthode, mais pour cela, il faut être bien informée sur les différentes options qui s’offrent à nous. Ma décision a été personnelle qui ne conviendra peut-être pas à toutes mais pour celle qui doute sachez que d’autres alternatives existent même si elles sont encore trop méconnues. Mon but est de partager mon expérience, pas de discréditer une autre méthode.
En conclusion, après cinq ans sans pilule, je peux affirmer que vivre sa sexualité librement et sereinement sans contraception hormonale est tout à fait possible. Mon corps, mon bien-être émotionnel, et ma vie sexuelle se sont améliorés depuis que j’ai pris cette décision. Chacune doit choisir la contraception qui lui convient le mieux en étant pleinement informée des options disponibles. Mon espoir est que mon témoignage puisse aider d’autres femmes à prendre des décisions éclairées pour leur santé et leur bien-être.